A.Pas.De.Loup
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 Agrell

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azyc

azyc


Nombre de messages : 807
Date d'inscription : 14/03/2007

Agrell Empty
MessageSujet: Agrell   Agrell EmptyMer 20 Juin - 13:53

Je me nomme Agrell, j’étais un guerrier… je suis un guerrier, je l’ai toujours été. Comme tous les hommes de mon clan. Nous avons toujours défendu nos femmes et nos enfants le plus sauvagement, le plus cruellement possible. Leur survie dépendait de notre aptitude à prendre la vie de nos ennemis lors des innombrables guerres qui marquèrent nos existences.
Ce jour là il pleuvait, comme souvent sur notre village en cette saison. Je levai les yeux vers les nuages, n’écoutant plus le chaman nous assurer que la victoire serait nôtre car les dieux en avaient décidé ainsi. J’esquissai un sourire en fermant les yeux ; je n’ai jamais cru aux dieux, ils n’ont jamais été là pour moi et si j’étais encore debout c’était à la force de mes bras, au tranchant de mon glaive. Je baissai mon visage quand je le sentis rafraichi par cette fine pluie, je le tournai vers notre chef qui nous regardait fièrement, la main sur la garde de l’arme accrochée à sa ceinture. Quand le chaman eut fini ses incantations, tout le clan se tourna vers lui. Après s’être avancé, il observa l’agneau du sacrifice quelques secondes puis sans un mot, sans se presser, toujours de cet air fier, il ajusta son casque surmonté de deux cornes dont l’une était fendue, mais avait résisté à bon nombre de batailles. Il tira lentement son glaive de son fourreau et nous regarda chacun notre tour, droit dans les yeux, personne ne bougea, il leva d’un geste vif son poing vers le ciel gris en hurlant : « Cette nuit la plaine sera rouge ! » qui fût suivi d’une grande et longue ovation du clan. Quand nous fûmes calmés, nous prîmes la direction de la clairière, il nous fallait traverser la forêt puis la rivière pour y arriver.
Je tournai les yeux une dernière fois vers Niha, ma compagne, elle tenait notre première fille dans ses bras et me regardait partir à la guerre, abritée sous le porche où je nourrissais mon cheval. Elle était pâle. Ses cheveux de cuivre aux reflets d’or dansaient sur ses épaules, agités par une légère brise. J’aurai voulu m’y noyer une dernière fois avant de partir. Peut être la dernière fois. Malgré la distance qui nous séparait je pus distinguer une larme couler sur son visage blanc et figé. Peut être ne la reverrai-je jamais. Peut être ne pourrai-je jamais élever ma fille. Cette pensée m’accompagna jusqu’à l’orée de la forêt, après je ne me souviens pas de la suite du trajet, mais quand nous arrivâmes nous étions prêt à tuer et détruire tout sur notre passage. Ceux en face aussi me sembla-t-il, avec à leur tête Galrid le Vieux, notre ennemi, celui qui nous menace, celui qui menace nos enfants, celui qui doit mourir.
Nous nous arrêtâmes à une dizaine de pas d’eux et nous les fixâmes un long moment, un très long moment, ou du moins c’est ce qu’il me sembla. Je remarquai que la pluie avait forci, elle n’était plus fraiche ni fine, mais froide, lourde, désagréable. Progressivement je ne l’entendis plus tomber, je n’entendais plus la respiration haletante de mes compagnons, je n’entendais plus les dernières recommandations du chef, je n’entendais plus qu’un son de tambour, ce son sourd, régulier, battant dans chaque veines de mon corps. Je l’écoutais, il m’apaisait, me donnait la force de me battre, et me rappelait pourquoi. Je sentais la rage m’entourer, émanant de tous les guerriers amis ou ennemis. Je voyais la pluie ruisseler sur les visages et les épaules de nos adversaires. Le combat avait déjà commencé, sans le savoir nous nous battions… contre nous même, contre notre peur, notre colère, notre envie de poser les armes pour fuir la plaine et certainement la mort. Mais nous savions qu’il était trop tard, qu’il n’y avait plus de retour en arrière possible. Maintenant il faudrait tuer ou mourir. Je revis le visage de Niha me sourire sous un soleil d’été, ce jour où elle m’annonça qu’elle attendait notre premier enfant. Tuer ou mourir… Je sentis le parfum de ses cheveux, la douceur de sa peau, la chaleur de son corps. Tuer ou mourir ? Pour elle je tuerai ! Pour elle je ne mourrai pas…
Le chef s’était tut. Les deux clans s’observaient dans un silence pesant, presque palpable, interminable, terrifiant. Puis tout alla très vite ; le son d’un cor retentis dans la plaine et se transforma en hurlement, le hurlement des hommes se jetant sur d’autres hommes, le hurlement des haches, des glaives fendant l’air et les os, le hurlement de l’agonie, de la folie meurtrière, de la haine, ce hurlement qui tue mes frères et s’abreuve de leur sang.

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